Travaux de rénovation

De l’église inachevée ou partiellement détruite, n’est conservé que le chœur abbatial de cinq travées avec des bas-côtés et une abside à sept pans. Les deux tours flanquant actuellement la façade devaient séparer la nef du chœur comme à Saint-Leu d’Esserant. La tour du nord comportait un clocher de charpente tombé en 1885.

L’abside comporte sept grandes verrières formant une immense paroi de verre. ; divisées par trois lancettes surmontées d’un réseau à un trilobe, les baies sont étrésillonnées en leur milieu par un meneau transversal

Abside

Contemporaines de l’édification de l’église, aucune des verrières n’est conservée intégralement ; un panneau de donateur inséré dans la baie 01, identifié grâce à l’inscription à côté du personnage, Jehan de Rouvillers, permet de dater leur mise en place vers 1260- 1270.

Panneau baie 1
Panneau figuratif de Jehan de Rouvillers

Les verrières ornementales en grisaille qui ornent l’abside correspondent bien à la typologie traditionnelle courante dans la deuxième moitié du XIIIème siècle. Le décor des grisailles varie d’une verrière à l’autre, reprenant un répertoire décoratif basé sur l’emploi de motifs végétaux peints, crossettes, fleurons, folloles, se détachant sur un fond à fin treillis. La couleur n’est utilisée qu’en contre-point dans les filets, rouge et bleu.

Baies

État sanitaire des baies du chevet

Les désordres les plus inquiétants se situent sur de nombreux meneaux des baies, fissurés voire épaufrés. On trouve également des fissures dans les soubassements de certaines baies Nord et dans certains voutains côté Sud. De nombreux joints sont en ciment voire creux.

L’ensemble des vitraux a été plusieurs fois démonté au cours des XIXè et XXè siècles. La proportion des pièces authentiques varie d’une verrière à l’autre, certaines comportant de nombreux panneaux du XIIIè siècle, d’autres n’en comportant aucun.

Les panneaux sont fixés de l’intérieur. Beaucoup de fers sont anciens, dans un état très oxydé ; il ne subsiste aucun feuillard, probablement non remplacés au XIXè siècle. Les panneaux droits de toutes les verrières étaient maintenus par deux vergettes dont il ne subsiste qu’une seule repérée en baie 06.

Fixation vitrail
Schéma de la fixation du vitrail

Malgré ces lacunes, l’état général du réseau de plomb semble encore relativement solide. Concernant l’état des verres, on constate de nombreux éléments cassés, de façon minimale pour la plupart mais parfois importante comme au niveau du trilobe de la baie 02. Certains éléments présentent également des déformations dues aux chocs de compression à ces endroits. Par ailleurs, leurs calfeutrements ont été réalisés au ciment gris et la majorité des verrières sont démunies de protections grillagées hormis les parties basses des baies 03 et 05.

De façon générale, les verrières du chevet dégagent une différence de densité due à des panneaux de teinte plus sombre correspondant généralement aux panneaux anciens.

Les travaux consisteront à une restauration totale des baies du chevet, maçonneries, ferrures et vitraux. La mise en place d’un échafaudage se fera au fur et à mesure de l’avancée des travaux. La restauration des vitraux se fera en coopération entre les intervenants et dans le même ordre que les travaux de maçonnerie. L’ensemble des panneaux sera déposé pour être restauré en atelier suivant un protocole technique et historique qui sera établi par un laboratoire spécialisé. Le restaurateur verrier se servira des échafaudages dressés par le maçon. Il utilisera des clôtures provisoires en makloron aux emplacements des vitraux déposés pour leur restauration.

Les stalles du XVIè s. seront protégées d’éventuels dégradations par une protection appropriée.

Numérotation 7 baies

Numérotation des 7 baies de l’abside